Donjonneries
Fictions collectives élaborées par des moyens ludiques, avec ou sans préparation.
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Otherscape, same story
Il existe un jeu que j’adore, certains n’apprendront rien, c’est un jeu de rôle paru il y a six ou sept ans et qui s’appelle City of Mist. Je l’adore pour de nombreuses raisons sur lesquelles je ne m’étendrai pas, enfin pas toutes, pas ici, pas maintenant, je me suis bien trop étendu ailleurs au point probablement qu’on n’y voyait plus que moi. De toutes ces raisons j’extrais ici une seule : il joue sa propre musique. C’est un jeu grâce auquel de nouveaux territoires s’ouvrent, qui sans lui ne se seraient peut-être jamais ouverts. Je conviens que ce ne sont pas des territoires qui intéresseront tout le monde, mais cela peu importe, ils en intéresseront certains et c’est déjà très bien ; c’est même peut-être mieux, car qui voudra les explorer ceux-là spécifiquement dira quelque chose de lui-même et ainsi d’autres verront en lui un partenaire potentiel, quelqu’un qui partage certaines choses, certaines envies, ce que ne fera pas toujours un jeu plus neutre.
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Tribunal — Épilogue
Au balcon de son palais de Neuvaine, Édouain contemplait la foule amassée, compacte, venue de tout le pays rendre hommage à sainte Jeanne de Neuvaine, un an tout juste après son assassinat.
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Tribunal — Session 13
Partie II — La dame de l’ombre
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Tribunal — Session 13
Partie I — La Chimère en étendard
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Tribunal — Session 12
Le silence des gerfauts
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Tribunal — Session 11 bis
Partie II. Bientôt
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Tribunal — Session 11
Partie I. La charge du pont
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Tribunal — Session 10 bis
Partie II. Le porteur de torche
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Tribunal — Session 10
Partie I. Le cercle du chevalier
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Tribunal — Session 9
Partie II. La disparition
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Tribunal — Session 9
Partie I. La langue du Serpent
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Tribunal — Session 8
Au-dessus d’Éli, la masse sombre du vautour lui dissimulait les étoiles. L’animal démoniaque avait plongé sur elle et s’apprêtait à lui crever les yeux de son bec crochu d’où dégoulinait encore les entrailles du gobelin d’où il était né. Éli serra la branche du père Frêne. Dans sa tête défilaient les souvenirs des jours derniers.
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Tribunal — Session 7 ter
Partie III. Père Frêne
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Tribunal — Session 7 bis
Partie II. Les illusions
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Tribunal — Session 7
Partie I. Le vol du corbeau
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Tribunal — Session 6
Les nuages et les sombres présages s’étaient accumulés au-dessus de leur tête depuis qu’ils avaient laissé derrière eux le fort du Calciné. La Duchesse les avait prévenus, pourtant : de graves dangers les attendaient à Neuvaine. Mais ils n’avaient pas le choix. Tirée par Scarlet, Rossi piaffait, Robin sur son dos. Le violent orage qu’ils avaient essuyé avait réveillé la lande. Un éclair avait frappé le sol, juste devant eux, donnant naissance à une monstruosité végétale, une énorme masse d’humus et de bruyère animée par l’énergie des cieux d’une faim soudain dévorante. Jeanne avait évité de peu d’être engloutie. Ses jambes la portaient à peine. Elle avançait malgré tout.
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Tribunal — Session 5
“Eh bien, mes mignons ! Vous n’êtes pas descendus jusqu’à nous, au péril de vos vies, pour une simple visite, n’est-ce pas ? Qu’attendez-vous de nous ?”
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Tribunal — Session 4
Rossi avançait péniblement sur la lande au milieu des bruyères humides et des ajoncs griffus, ses sabots empesantis par une boue collante. Une odeur de tourbe flottait dans l’air, le jour déclinait déjà et Jeanne était moins que jamais certaine de mener ses amis dans la bonne direction. Le château Locabre, à deux jours de marche de Neuvaine, refusait obstinément d’apparaître à l’horizon. Était-elle allée trop loin, au point que le Tribunal ne guiderait plus ses pas ? Avait-elle déjà pénétré sur les terres du Roi Pénombre, dans l’En-dessous où régnaient l’ancien culte et le maudit Serpent ?
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Tribunal — Session 3
Au fracas des armes succédaient les plaintes des mourants. Malgré leur défaite, les gobelins avaient prélevé un bien lourd tribut. Tout autour d’elle, des plaies, des membres, des corps entiers. Jeanne, le sang au joue, les tempes battantes, laissa tomber son arme. D’un coup de dent, elle déchira sa manche en une fine lanière puis s’agenouilla vers le premier blessé, juste sous ses yeux, dont elle pansa la cuisse lacérée avant de passer au suivant. Et quand le tissu vint à manquer, le Tribunal le suppléa et accorda à Jeanne la grâce de sauver un ultime agonisant dont la mort s’emparait déjà.
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Tribunal — Session 2
Toute gluante du sang de la bête et le coeur étreint par le chagrin, Jeanne voulut s’occuper de son ami défunt séance tenante, mais sire Édouain la persuada de fouiller cette mine de fond en comble avant toute chose : le mal pouvait encore y roder. Convaincue, Jeanne se tourna d’abord vers les inscriptions inquiétantes sur les parois des galeries et de la salle qui servait d’antre au chien bicéphale. Un alphabet inconnu, inquiétant, tout en angles, qui ne lui dit rien qui vaille. Elle mémorisa du mieux qu’elle put la suite de symboles qui revenait le plus souvent, la traçant du doigt dans les airs. De son côté Édouain finit par identifier, dans le monceau de cadavres qui servait de garde-manger au monstre, le corps du premier d’entre eux, le seul qui n’était pas mort d’un coup de dents : un jeune mineur, égorgé. Un sacrifice humain. Une conjuration diabolique. Une bête venue d’ailleurs, de l’En dessous, peut-être même de la Plaie. Ils s’enfoncèrent plus profondément.
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Tribunal — Session 1
Tout a commencé par une poignée de main, échangée entre Jeanne et le sénéchal de Neuvaine, par laquelle elle acceptait de déterminer ce qui se tramait à Hautenaut, petit village minier qui ne donnait plus de nouvelles malgré l’envoi d’une patrouille, bien évidemment jamais revenue. Sur place, des cadavres, frais et moins frais. Le village était livré aux chiens. Une première rencontre avec ces molosses agressifs faillit bien coûter la vie de Jeanne, mais le pavois d’Edouain et l’arc d’Ivellios ne les laissèrent pas faire. Peu à peu, ils progressèrent dans le village, constatant partout les mêmes scènes macabres, pour glaner çà et là quelques précisions : les chiens n’étaient pas que ceux du village, certains venaient d’ailleurs, et probablement de loin. Ils paraissaient soumis à une maladie étrange, peut-être pire que la rage, qui les rendaient avides de chair. Seuls les chiens étaient touchés : les autres bêtes avaient fini dévorées par la meute, et seul un petit chat avait survécu, malingre, dissimulé dans un grenier.
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Tribunal — Session 0
Islayre souhaitait monter une campagne à l’ancienne par “soustraction pure”, sans rien changer au corpus de règle, seulement en réduisant ses possibilités : un seul non-humain dans l’équipe, et guerrier-voleur-magicien-clerc pour les classes et c’est tout. Il compte aussi, nous a-t-il dit, être un peu tatillon sur le matériel et le réalisme. Je prévoyais donc que les activités principales consisteraient à vêtir et ôter des armures, encorder des arcs et charger des mules. Je n’étais pas loin de la réalité (et c’était vraiment chouette). Il nous a autrement laissé le champ libre pour les persos, nous présentant en amont et en quelques lignes le monde dans lequel ils évolueraient. Un monde par soustraction, encore une fois. Un plan primaire aux lointains échos doubles, un monde d’En-bas. Un pays semblable à l’Europe féodale, où régnait autrefois un empire et son culte du serpent. L’empire s’est effondré laissant place à des baronnies émiettées, tandis qu’une religion nouvelle se propage depuis le royaume nain : le Tribunal, dieu tripartite. Seuls les clercs du Tribunal sont capables de miracle, ce qui nous donne un monothéisme de fait, en quelque sorte, et en pleine expansion. Voilà pour le monde.