Certaines tentatives de dé-moralisation de l’Amour ont toutefois bien eu lieu, dans les années soixante-dix pour ne citer qu’elles, ou encore dans de multiples groupuscules d’élites culturelles aux origines bigarrées, comme les Grecs, qui de tout temps on fait d’excellents exemples dans une dissertation. Nous pouvons malgré tout négliger ces quelques tentatives isolées car, faute d’avoir pu détruire toutes les copies existantes de films de Walt Disney[1] et brûler l’ensemble des bibliothèques des dames britanniques d’un certain âge[2], elles échouèrent toutes lamentablement. L’Amour reste sacré, depuis les Grecs et même au-delà (comme des sources écrites parfois très anciennes l’attestent). Sacré, c’est-à-dire intouchable, inaccessible, ineffable, jusqu’à l’absurde. C’est pourquoi la lecture d’un Barbara Cartland nous en apprendra toujours plus sur l’Amour que tout ce que notre petite vie d’expériences amoureuses pénibles organisées le long d’une fastidieuse série d’essais/erreurs pourra nous révéler : sous sa forme conventionnelle la plus pure, la plus abstraite, l’Amour est parfaitement étranger à toute forme de réalité non fictionnelle (que, par souci de simplicité, nous appellerons simplement « réalité »). D’ailleurs, aucune source, aussi ancienne soit-elle, n’atteste l’existence réelle de l’Amour[3]. La conclusion est dès lors évidente : l’Amour est une convention issue de la fiction qui s’est répandue chez l’homme comme une traînée de poudre, pour une raison diablement mystérieuse.

Notes

[1] Spéciale Cassdédi.

[2] Maman, je t’aime.

[3] La Bible par exemple ne parle que de baise, à y bien regarder. D’Amour, point.