Dernière journée de travail, avant des vacances dont je ne sais si elles sont méritées. De plus en plus, la sombre inutilité de mon rôle ou plutôt, le quart, le cinquième d'activité qu'il requiert (et donc les trois quarts, les quatre cinquièmes d'oisiveté qu'il implique) s'imposent à moi et avec eux, l'impératif changement qu'ils appellent. Mais que faire ? Renoncer à un salaire est-il seulement possible ? Il faudrait s'assurer au préalable de la possibilité matérielle de s'en dispenser, ce qui revient, en gros, à se constituer une autre source de revenus, qui ne dépendrait plus que de moi bien sûr (je n'imagine plus qu'une entreprise quelconque puisse me satisfaire). Encore et toujours le doux rêve de vivre de ma plume, cette odieuse feignasse qui jamais ne coule plus de cinq minutes. Comment pourrais-je lui faire confiance ? Vivre d'elle, pour des romanciers chevronnés, au talent extraordinaire, est une gageure insurmontable. Il est donc certain qu'elle ne m'apportera rien. Vendre mes "compétences" d'éditeur au plus offrant, en mercenaire, est encore le plus sûr. Couplé à quelques exercices de traduction, qu'il faudrait encore que j'obtienne, cela pourrait marcher. Encore que.